SUR LES TRACES DE GENGIS KHAN

LA PREMIERE NUIT DANS LES STEPPES DE GENGIS KHAN

Contrairement à nos habitudes nous avions décidé de réserver une jeep depuis la Suisse car, notre arrivée a Olaan Bataar prévue pour le premier jour du Nadaan compromettait les recherches sur place.
Après avoir assisté pendant trois jours au Nadaan (fête nationale ou tous les Mongols éparpilles dans la steppe se retrouvent pour apprécier leurs trois sports favoris: la lutte, le tir a l’arc et les courses de chevaux) sonna l’heure du départ pour suivre les traces de Gengis Khan.
La propriétaire de la guest house, qui nous avait loué son propre appartement par manque de place, nous avait dit d’être prêt à 7.00 heures. Dès 6.00 heures, nous guettions derrière les rideaux l’arrivée de la jeep, mais dans ce quartier de pur style soviétique tout était tranquille. Vers 7.30 heures nous fumes avertis d’une panne immobilisant la jeep pour quelques petites heures. Mais le temps vola et 16.00 heures arriva et Gengis Khan n’allait peut-être pas nous attendre indéfiniment... Durant l’attente, nous décidâmes de reconfirmer les vols, visiter encore Olaan Bataar et de parler avec des voyageurs de la guest house dont certains arrivaient de France à bicyclette.
Soudain le chauffeur apparu et sans avoir le temps de réaliser Olaan Bataar disparaissait à l’horizon. Dès que finie la ville, la steppe s’étend déjà à l’infini, paysages splendides à vous couper le souffle, vastes plaines ou le vent et les chevaux peuvent courir sans rencontrer d’obstacles, et la tombée de la nuit donnait une note encore plus mystérieuse à la steppe.
Mejet, le chauffeur, parlait peu la langue de Shakespeare, et nous sachant en retard nous n’osions pas lui demander d’arrêter souvent son véhicule pour prendre des photos. Nos yeux écarquilles tentaient d’enregistrer chaque paysage, chaque visage rencontre, chaque animal qui paissait tranquillement... La beauté de la steppe nous avait déjà conquis, faisant battre nos coeurs à l’unisson et mettant nos sens en ébullition. Durant un arrêt pour observer et photographier un ovoo ( monticule votive ou pour demander protection les voyageurs nouent des rubans bleus, ou de l’argent, ou déposent une pierre ou n’importe quel objet; durant le communisme les ovoos furent interdits mais actuellement cette pratique régnait) j’ai demandé ou nous aurions dormi, et à la réponse: sous une yourte, je compris avoir trouvé le chauffeur adapté à nos exigences et désir de partager la vie locale; en effet, plus tard, des voyageurs rencontrés nous ont dit n’avoir jamais eu l’occasion de dormir chez l’habitant, seulement dans des tourists camps.Vers 21. heures, tout à coup, Mejet changea de direction et dans cet océan où l’herbe règne sans partage, nous nous demandions ou nous allions... Dix minutes plus tard une yourte apparue, unique forme vivante perdue dans ce désert incommensurable. Les Mongols ont un sens extraordinaire de l’orientation, ils se guident en observant les différentes formes des montagnes, plaines, dunes, ruisseaux, rencontres. Une gentille famille avec deux enfants en bas âge nous accueillie en nous offrant en signe de bienvenue un grand bol de lait de jument fermente: le célèbre airak...dont sont friands les Mongols, il peuvent en boire jusqu’à 5 litres par jour... Après nous avoir régalé d’un dîner mongol à base de fromage et d’une excellente soupe, la maîtresse de maison désigna l’endroit où nous pouvions nous installer pour la nuit, c’est-à-dire face a l’entrée, place d’honneur réservée aux invites. Un peu perdus, sans se déshabiller, nous nous enfilâmes dans nos sacs de couchage avec au-dessus de ma tête un plateau où des fromages séchaient pour être mangés durant l’hiver. Petit à petit la vie sous la yourte se tranquillisa, les enfants s’étaient endormis, seul nous parvenait le bruit du pilon - râteau brassant le lait de la dernière traite des juments pour le transformer en airak. Le mari, plus tard, rentrant fatigue de sa longue journée dans la steppe, jeta sa selle dans un coin de la ger, comme nous les clefs de la voiture, embrassa sa femme et s’aperçu de notre présence, nous salua d’un signe de tête, absolument pas surpris de nous trouver là, installés chez lui; exemple d’hospitalité mongole...
La pluie commença à tomber et a travers l’ouverture au sommet de la yourte qui sert de fenêtre, nous pouvions voir dans le ciel les zébrures des éclairs, le scintillement des étoiles et la pluie tomber et magie mongole: aucune goutte pénétrant à l’intérieur de la ger...
Et doucement, main dans la main, de fantastiques souvenirs plein les yeux, tout en rêvant à nôtre rencontre avec Gengis Khan, Morphée nous emporta avec lui...

Le chauffeur peut être contacté en anglais: mejet69@yahoo.com et votre rêve deviendra réalité ou voir mongoliatours.org